jeudi 28 décembre 2017

LIVRE : ADRIENNE BOLLAND par Madeleine Arnold-Tétard

 

 L'officier d'état-civil força le destin en donnant deux "l" au nom de famille d'Adrienne qui n'aurait dû n'en comporter qu'un.

Adrienne Bolland est connue comme le premier pilote à avoir traversé la Cordillère des Andes comme le rappelle le préfacier Michel Lacombe qui conduit les avions d’Air France ; il ajoute que les femmes continuent à être encore assez rares parmi les pilotes (elles représentent 8% de l’effectif à Air France). 



Madeleine Arnold-Tétard archiviste-documentaliste de la ville de Meulan avait été contactée en 1989 par un chef d’établissement d’un lycée professionnel de Poissy afin de retracer l’essentiel de la vie d’Adrienne Bolland qui devait donner son nom à ce lycée. Notons toutefois que notre personnage est né en 1895 à Arcueil-Cachan (la division entre Arcueil et Cachan date de 1922) dans le Val-de-Marne et non dans les Yvelines. Belge, son père était journaliste et écrivain et sa mère, française, comptait des ancêtres d’outre-quiévrain. Elle est orpheline à 14 ans. 

Elle suit une formation à l’école de pilotage Caudron située au Crotoy dans la baie de Somme et obtient son brevet de pilotage en janvier 1920. Quelques mois après, elle fait la traversée de la Manche en avion. En 1921, elle part d’Argentine à destination du Chili et on sait généralement qu’une femme spirite lui avait communiqué un chemin à prendre entre deux sommets des Andes. Parce qu’il est alors impensable qu’une femme soit embauchée comme pilote par une compagnie aérienne, durant l’Entre-deux-guerres elle court les rassemblements aériens durant lesquels elle exhibe ses capacités techniques. 

Adrienne Bolland en 1921


Durant la seconde guerre mondiale, installée dans le Loiret dans la propriété familiale, elle participe à des activités de résistance qui consistent à informer les Anglais en vue de destructions possibles. Ce fut le cas, en février 1942, avec le radar de Bruneval en Seine-Maritime cible d'un commando britannique. Sont détaillées les conditions de la disparition à la fin 1940 des aviateurs Henri Guillaumet (né à Bouy en Champagne) et Marcel Reine (originaire d’Aubervilliers) qui conduisaient Jean Chiappe en Syrie car ce dernier venait d’être nommé Haut-Commissaire au Levant. 

L’auteur consacre ensuite une partie d’un chapitre à présenter rapidement une demi-douzaine d’aviatrices de l’Europe occidentale et des USA des années 1920 et 1930. Adrienne Bolland est la marraine de la promotion 1951 des Infirmières pilotes secouristes de l’Air, ce qui permet d’évoquer la création de ce corps en 1934 et le rôle qu’elles jouèrent en particulier dans le rapatriement des déportés et lors de la guerre d’Indochine. Elle décède en 1975 à Paris. Une petite vingtaine de photographies sont proposées à la fin de cet ouvrage qui présente une très grande fluidité de lecture. 

ARNOLD-TETARD (Madeleine), Adrienne Bolland, Coëtquen éditions, Janze (Ille-et-Vilaine), 2017, 124 p. 12 euros.

Alain CHIRON

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